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13 mars 2012

La nuit des femmes qui chantent de Lídia Jorge chez Metailie

la nuit des femmes qui chantent 

1987. Cinq jeunes femmes autour d'un piano, cinq survivantes du naufrage de l'Empire colonial portugais, elles sont là pour chanter. Il y a Gisela, qui les a convoquées et va mettre toute son audace et son énergie à leur transformation en un groupe vocal qui enregistre des disques et se produit sur scène. Il y a les deux soeurs Alcides, Maria Luisa la mezzo-soprano et Nani la soprano qui sortent du conservatoire. Il y a Madalena Micaia, The African Lady, à la sublime voix de jazz, noire et serveuse dans un restaurant, et enfin la plus jeune, Solange de Matos. Elle a 19 ans, elle découvre la vie et la ville, elle n'a pas une grande voix mais un grand talent " pour les petites choses ", elle compose des paroles de chansons inoubliables qui vont faire la gloire du groupe. Puis il y aura l'amour aérien et ambigu du chorégraphe international Jõao de Lucena. Il y a les relations de pouvoir si particulières des femmes, les pressions psychologiques, la façon de tout sacrifier à la réalisation d'un objectif. Elles ont travaillé dans un garage, elles ont appris à chanter, à composer des chansons, à danser sur scène, à marcher comme on danse, elles ont enregistré un disque, et l'impensable s'est produit. Vingt ans après, la télévision, le royaume de l'instantané, leur consacre une émission et elles se retrouvent là, entre émotion et mensonge. Romancière au sommet de son art, dominant une langue raffinée et subtile pour aller au plus profond des sentiments et de l'histoire des changements d'une société, Lídia Jorge écrit ici un roman puissant et limpide.

5 femmes qui donnent tout pour la musique, jusqu'a l'épuisement, la douleur physique...

Solange nous raconte leurs histoires. Elle revoit chaque moment important de la construction du groupe (Gisela batista dit "la Maestria", les soeur soprano Maria Luisa et Nani alcides, Madalena Micaia "the african lady" et solange de Matos parolière)

Un pacte, les obligeant de s'isoler du monde pour atteindre l'objectif, ce disque tant désiré.

"le serment de garder notre concentration en enfermant notre libido dans un sac bien fermé de façon à consacrer comme prévu cette force explosive à nos chansons Pop-Swing."

Chaques personnage à son importance, avec Murilo Cardoso une sorte de "Facteur du Monde". Joao de Lucena, le choégraphe s'éfforce de faire sùrgir le meilleur de chacune.

Lucena

"vous devez vous occuper de ces corps sans musique.......vous devriez avoir de la musique dans le corps tout entier et même dans le corps qui est autour du corps, dans l'âme. Quand ça se produira, vous ne sentirez même plus que vous interprétez de la musique, vous serez la musique."

La découverte de l'amour, se cacher, puis petit à petit se dévoiler.

solange  

"je me souviens de cette première soirée ou je fus visitée par l'appel de l'amour. Je suis rentrée et suis restée plaquée contre la porte, la refermant avec mon dos, incapable de bouger....c'était un tumulte semblable à l'effet d'une frayeur."

Des cicatrices qui ont du mal à se refermer. Des histoires inracontables, tout doit prendre fin rapidement sans laisser de traces.

Lídia Jorge fait chanter les mots avec talent.

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