Chronique : " L'innocence des bourreaux " de Barbara Abel chez Belfond
Présentation :
Dans une supérette de quartier, quelques clients font leur course, un jour comme tant d'autres. Parmi eux une jeune maman qui a laissé sa fille de trois ans seule à la maison devant un dessin animé. Seulement quelques minutes le temps d'acheter ce qui manquait pour son repas. Parmi eux, un couple adultère, parmi eux une vieille dame et son aide familiale, un caissier qui attend de savoir s'il va être papa, une mère en conflit avec son adolescent. Des gens normaux, sans histoire, ou presque. Et puis un junkie qui, à cause du manque, pousse la porte du magasin, armé et cagoulé pour récupérer quelques dizaines d'euros. Mais quand le braquage tourne mal et que, dans un mouvement de panique, les rôles s'inversent, la vie de ces hommes et femmes sans histoire bascule dans l'horreur. Dès lors, entre victimes et bourreaux, la frontière est mince. Si mince.
Mon avis :
Excellent de bout en bout, Barbara Abel réussit a nous maintenir en haleine dans ce huis-clos déstabilisant.
Ce que j'aime par dessus tout dans un thriller, c'est l'inconnu, le côté : qu'aurais-je fait à leurs places ? Pouvoir réfléchir,
changer de point de vue après lecture, en bref, cogiter.
La tension est-elle dans cette supérette que l'on peut imaginer que tout peut déraper d'un moment à un autre. Qui va devenir
le traqué ? Qui va subir? Qui va se surpasser et casser les codes ?
L'auteur nous tient, bouscule nos idées toutes faîtes. Et c'est exactement là que ce roman est intéressant : elle nous fait
rentrer dans la peau de ses personnages.
J'ai bien aimé son épilogue, tout en émotion ( j'avais ressenti cela avec " les ronds dans l'eau " d'Hervé Commère).
Un très bon thriller qui va bien vous faire frémir sur le choix , prendre les bonnes décisions aux bons moments dans une
situation des plus épineuses.