La soif primordiale de Pablo de SANTIS les éditions Métaillé

Dans la Buenos Aires des années 50, à l'ombre de la dictature, Santiago, un jeune provincial réparateur de machines à écrire, se retrouve par hasard responsable de la rubrique ésotérique du journal où il travaille et informateur du ministère de l'Occulte, organisme officiel chargé de la recherche sur ces thèmes et les vérités qu'ils recouvrent. Malgré son scepticisme à l'égard du surnaturel, Santiago assiste à une rencontre de spécialistes des superstitions, y est témoin d'un meurtre et mis en contact avec "les antiquaires", des êtres extraordinaires qui vivent dans la pénombre entourés d'objets anciens, vendent de vieux livres et sont la proie d'une soif primordiale, celle du sang. Le hasard ou le destin, mais surtout un étrange amour, puissant et troublant, amènera Santiago à ne plus résister à cette soif et il devra alors chercher à survivre, peut-être pour l'éternité, dans un monde hostile.

Quel style, tout en beauté, non sans rappeler un certain Zafon.

J'ai beaucoup apprécié la mise en place de l'histoire.Comme une bonne recette, chaque ingrédient savamment pesé, les uns après les autres.

Je me suis délecté de certains passages:

-Son arrivé chez son oncle

-Le mécanisme des machines à écrire

-La rédaction du journal ( je serai bien resté une centaine de pages en plus dans les étages de ce journal)

-La librairie "la forteresse" ( et son désordre organisé, oui, oui!!)

Tout ça écrit avec justesse.

L'environement politique toujours présent, juste ce qu'il faut, pour bien ressentir l'oppréssion de l'époque.

Ensuite le livre va basculer dans le fantastique.

Une mutation vers un mal terrifiant, une soif de sang.

Une belle découverte pour ma part. Un plaisir littéraire certain, un auteur dont j'ai très envie de me plonger dans ses autres romans.

Je remercie vivement Lise Detrigne des éditions métailié pour ce beau roman...